La police sud-coréenne a lancé une enquête sur Telegram afin de déterminer si l’application de messagerie chiffrée s’est rendue complice de la diffusion de contenus pornographiques sexuellement explicites, rapporte l’agence Reuters.
L’enquête fait suite au scandale résultant de l’identification d’une nouvelle chaîne Telegram réunissant 220 000 personnes et échangeant des deepfakes pornographiques de collégiennes, étudiantes et célébrités. Le président Yoon Suk-yeol avait d’ailleurs appelé publiquement à enquêter et à sévir contre le phénomène.
La Corée du Sud serait le pays le plus ciblé par ce phénomène, ses chanteuses et actrices constituant 53% des deepfakes pornographiques identifiés dans le monde par Security Hero, une startup américaine axée sur la protection contre le vol d’identité.
La police sud-coréenne avance que le nombre de cas pris en charge depuis le début de l’année a bondi à 297, contre 156 pour l’ensemble de l’année 2021, lorsque les données ont été rassemblées pour la première fois, et précise que la plupart des victimes et auteurs sont des adolescents.
En plus d’exhorter les entreprises de médias sociaux à coopérer plus activement à la suppression et au blocage de ces contenus, le régulateur sud-coréen des médias a demandé aux autorités françaises de coopérer régulièrement à la résolution des problèmes liés à Telegram et de faciliter la communication directe avec Telegram, rapporte Reuters.
Le gouvernement sud-coréen a en outre déclaré qu’il ferait pression en faveur de lois plus strictes pour que l’achat ou le visionnage de deepfakes à des fins d’exploitation sexuelle soit considéré comme un acte « criminel ».
La semaine passée, Telegram s’était de son côté défendu en déclarant modérer activement les contenus nuisibles sur sa plateforme, y compris la pornographie illégale.