L’ODF a fêté son vingtième anniversaire le 1ᵉʳ mai. L’occasion pour la Document Foundation, qui édite aussi bien le format que la suite LibreOffice, de rappeler ses objectifs.
À sa création, la situation était très différente. La suite Office de Microsoft régnait en maitre et les usages étaient bien moins connectés. L’offre de Microsoft était la seule garantie d’ouvrir correctement les documents associés. Mais Sun rachète l’éditeur allemand Star Division en 1999, et avec lui sa suite bureautique StarOffice, qui deviendra OpenOffice.
En 2002, Sun propose à l’OASIS (Organization for the Advancement of Structured Information Standards) de standardiser son format de document, basé sur le XML. L’organisme va aller nettement plus loin, créant une nouvelle norme, publiée dans sa forme finale le 1ᵉʳ mai 2005 : l’ODF ou Open Document Format. L’année suivante, il devient une norme ISO/IEC.
De son côté, Microsoft a voulu faire de même, car le danger était grand. Son format Office Open XML a ainsi d’abord été validé par l’ECMA, avant de devenir à son tour une norme ISO/IEC en 2008. Problème, comme le souligne la Document Foundation, ce standard n’a pas été implémenté dans Office, c’est une autre version d’OOXML que l’on y trouve.
« Le format Open Document (ODF) a été conçu comme une norme documentaire pour les 20 à 50 prochaines années, afin de libérer les utilisateurs de la stratégie de verrouillage des formats propriétaires d’hier et d’aujourd’hui et de favoriser l’interopérabilité », affirme ainsi la fondation. Par opposition, elle évoque une « stratégie de verrouillage pour les 20 à 50 prochaines années » pour l’OOXML de Microsoft.
Bien que Microsoft continue de régner en maitre sur la bureautique, l’ODF a remporté quelques succès notables. Il est ainsi le format de document par défaut dans certaines administrations, dont l’OTAN, le Brésil, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud. En France, le référentiel général d’interopérabilité préconise également l’ODF dans les administrations.