Toute une histoire pour quelques Hz

Assurer la stabilité d’un réseau électrique n’est pas une mince affaire, surtout s’il est interconnecté (c’est le cas en Europe) avec des sources variées de production. Mélanger nucléaire, hydraulique, thermique, solaire et éolien, n’est pas aussi simple que de brancher des prises sur une multiprise. De nombreuses notions entrent en ligne de compte, notamment l’inertie et la fréquence. On vous explique.
RTE a publié une foire aux questions sur le black-out qui a touché l’Espagne et le Portugal lundi dernier. Les causes ne sont pas connues et ne le seront pas avant plusieurs jours, voire semaines. Le gestionnaire de réseau consacre une partie de sa FAQ au rôle des énergies renouvelables.
RTE marche sur des œufs, affirmant ne pas disposer pour le moment « d’élément indiquant qu’il s’agirait de la cause du black-out ». Il ajoute tout de même que « des investigations en cours devront analyser dans quelles mesure cette forte part des énergies renouvelables [70 % d’éolien et de solaire au moment du black-out, ndlr] a pu jouer un rôle dans la propagation de l’incident ».
Pour certains, l’essor des énergies renouvelables est en cause. Ces suppositions sonnent comme un écho à l’intervention récente d’André Merlin, ancien directeur de RTE et de l’Association européenne des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité, lors d’un colloque au Sénat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie pour la France.
Mais pourquoi cette piste est-elle privilégiée ? Une question de fréquence et de stabilité du réseau, on vous explique.