Prendre des p'tits bouts d'trucs

Née avec l’informatique moderne, la démoscène est désormais inscrite à l’Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel français. Un premier pas vers sa reconnaissance par l’Unesco, qui récompense plus de cinq années d’efforts menés, notamment par l’association MO5.com.
Bien avant l’IA générative, il y avait les démos : des bouts de code informatique qui, une fois bidouillés, donnaient naissance à de drôles d’objets numériques mêlant musique, animations et graphismes, ne servant d’autres finalités qu’une performance artistique et sensorielle. Bref, un passe-temps à peu près aux antipodes de ChatGPT. Or ces démos, et le courant qui les entoure baptisé démoscène, figurent depuis le mois d’avril à l’Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel (PCI).
Placé sous l’égide du ministère de la Culture depuis sa création en 2008, cet inventaire répertorie, à des fins de sauvegarde et de valorisation, « des pratiques vivantes grâce à l’aide de communautés, de groupes et d’individus ». Parmi les nombreuses fiches qui composent le PCI, on trouve des arts du spectacle, des jeux traditionnels, des rituels, ou des pratiques sociales et festives… et donc, depuis quelques jours, un document intitulé (PDF) « La démoscène en France : un mouvement de création numérique populaire spontané ».
La démoscène, première pratique numérique inscrite au PCI
« La démoscène est l’une des premières pratiques dans le domaine du numérique à être inscrite en France. D’une certaine façon, c’est une brèche, qui permettra peut-être de faire inscrire d’autres phénomènes, comme le live coding », se réjouit Anne-Rose Davigo, contactée par Next. Par ailleurs animatrice radio, elle a œuvré pendant quatre ans à cette reconnaissance institutionnelle de la démoscène, aux côtés de Philippe Dubois et Yoann Le Bars, de l’association MO5.com, qui a annoncé cette inscription le 10 avril dernier.